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LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE 39
estimée 300 francs, pour la chapelle du duc d'Anjou. En 1386, le même exécute, pour Philippe le Hardi, une tenture de Y Apocalypse, qui se retrouvera dans l'inventaire dressé après le décès de Jean Sans - Peur. Parfois il est employé par le roi Charles Vl. Serait-ce lui qui aurait introduit l'art de la haute lice dans la ville de Lille en 1398? En effet, un compte appelle le premier tapissier lillois : « Robert Polisson, ouvrier de haulte liche, fils de Henri Polisson. »
Symonnet des Champs, Pierre Langlois, Guillaume Mulot, Jean Lubin et Jean Pignte, tous tapissiers parisiens, travaillent alternativement pour le duc d'Anjou, le roi de France ou le duc de Bourgogne, à des ouvrages qui, pour la plupart, ne valent guère-la peine d'être cités. Cependant Jean Lubin vend, en 1388, au prix de 450 francs, une tapisserie de « fin fil d'Arras et de fin or de Chypre, à plusieurs ymages de la Passion de Notre - Seigneur, » offerte en présent au duc de Berry.
Les artisans que ' nous venons de nommer n'occupent dans l'industrie parisienne qu'un rang secondaire; il n'en est pas de môme de Pierre Baumetz ou de Baumetz, qui, bien- qu'habitant Paris, ne figure jamais sur les comptes royaux et semble- exclusivement attaché au service du duc de Bourgogne. Certes, il peut être placé sur la même ligne que les plus illustres et les plus habiles; il figurerait sans désavantage à côté de Bataille et de Dourdin, l'habile tapissier qui, en une quinzaine d'années, livrait à son puissant client les magnifiques tentures dont la recette générale des finances de Bourgogne nous fournit la nomenclature. Presque toutes, comme celles de Dourdin, sont tissées de fin fil d'Arras, de soie et d'or de Chypre. En voici l'én.umération chronologique :
1385 : Histoire de la Passion de Notre-Seigneur, payée 250 fr. — Histoire de Judas Machabée, 90 francs.
1386 : Histoire de Bertrand du Guesclin, 800 fr. On a vu que le même sujet avait été traité par Dourdin et par Bataille. Cette sorte d'apothéose du grand guerrier, mort depuis peu, n'est - elle pas significative?
1380 : Histoire du Credo, 1,400 francs; Dourdin a fait aussi une tenture sur la même donnée.
1387 : Histoire dn Roman de la Rose, sujet aussi traité par Dourdin, 1,000 francs. Offerte par Philippe le Hardi à son frère, le duc de Berry, fort sensible aux cadeaux, on le sait assez par son inventaire.
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